Gynéco 1:
Suite à mon deuxième taux, j'ai vu mon gynéco pour débuter le suivi de grossesse. Il m'a demandé de venir à jeun pour me faire une prise de sang, voir s'il y avait des carences, si j'étais en bonne santé... Donc rien de spécial à dire. Il m'a félicitée et a fixé une première écho le 19 mars pour voir combien d'embryons avaient pris et où ils étaient nichés.
Gynéco 2:
Du vendredi au mardi, j'ai commencé à sentir des douleurs dans le bas ventre, qui allaient et venaient. Alors je me suis mise à bien me reposer et j'ai évité de porter des choses. Je me suis même acheté un chariot de mémé au supermarché pour faire rouler mes courses jusqu'à ma voiture plutôt que de les porter. J'ai lu dans le livre de tous mes fantasmes (celui que j'ai enfin pu m'acheter sans me dire que j'étais une psychopathe de la maternité: J'attends un enfant) qu'il était fréquent de ressentir ce genre de douleurs dues au fait que l'utérus doit s'agrandir, et aussi parfois à la constipation liée à la grossesse. Donc je me suis d'abord seulement modérément inquiétée.
Mais le mercredi la douleur est devenue plus franche et surtout elle était localisée à gauche. A partir de ce moment-là, je ne me suis plus demandé quelle taille mesurait mon utérus, ni à quand remontait mon dernier passage aux toilettes. Non, à partir de ce moment-là, je me suis demandée si je faisais une fausse couche ou une grossesse extra-utérine. Qui a dit que j'étais une parano-hystéro-hypocondriaque?
J'ai donc appelé mon gynéco et il m'a dit de:
- me reposer
- prendre des anti-douleurs
- le rappeler deux jours plus tard
- descendre à la maternité si je perdais du sang
Je suis donc rentrée à la maison, je me suis couchée, et j'ai psychoté sur mon canapé jusqu'au moment où mon mari est rentré à la maison (j'avoue, il est rentré deux heures plus tôt parce que je l'ai harcelé par texto toute la journée).
Quand mon mari est arrivé, je lui ai dit donc que la douleur ne baissait pas, et qu'elle était toujours plus nettement localisée à gauche. J'ai appelé les urgences et ils m'ont dit que je devais passer contrôler. On est donc parti.
A la maternité j'ai finalement assez peu attendu. On m'a posé pas mal de questions... il faut dire que quand je leur ai dit que j'avais fait une FIV à l'étranger ils ont été assez intrigués. Et quand j'ai dû expliquer à la dame que j'avais été en Espagne parce que j'avais dû avoir recours à un don d'ovocytes j'ai eu droit à un moment d'anthologie:
- Ah, vous êtes allée en Espagne parce que vous n'avez pas d'ovaires!
- Non, parce que je suis en insuffisance ovarienne précoce... (comme elle ne comprend pas bien, je précise)... parce que je n'ai pas d'ovocytes.
- Mais vous n'avez pas d'ovocytes parce qu'on vous a enlevé les ovaires.
- Non, j'ai des ovaires mais ils ne produisent pas d'ovocytes, ou pas assez, ou pas d'assez bonne qualité pour une FIV avec mes propres ovules. Je suis ménopausée quoi.
- Depuis combien de temps?
- On ne le sais pas parce que je prenais la pilule alors j'avais mes règles normalement.
- Ah... je comprends... excusez-moi mais je pose des questions parce que.... ce n'est pas banal.
- Je sais, à moi aussi ça m'a fait bizarre, au début. (et maintenant la ménopausée pas banale te dit de fermer ta gueule et de l'ausculter parce qu'elle aimerait bien savoir pourquoi elle a mal au bide, ce même bide qui renferme un, deux, trois ou plus aucun bébé).
Bref, quand la gentille dame a tout compris. Elle m'a demandé de me déshabiller pour une écho. Elle a cherché un long moment. Et après elle m'a posé la question qui tue:
- Mais, d'habitude, vos ovaires, on les voit à l'échographie?
- Ben... oui (et là je panique en me disant que mes ovaires ont disparu en chemin... les aurais-je oublié en Espagne? se sont-ils atrophiés comme de pitoyables petits raisins secs?)
- Ah mais oui, j'en vois un!
- (c'est déjà ça).
Elle a tourné son machin dans tous les sens. En parlant à voix basse à l'étudiante qui assistait à tout ça... Elle me faisait un peu mal. Et puis elle m'a demandé si je voulais voir.
- Euh... oui... enfin, s'il y a quelque chose d'intéressant à voir.
- Ben oui, regardez... là c'est l'embryon... et là c'est son coeur qui bat.
Les larmes me sont montées aux yeux. Je me répétais... "surtout, ne t'emballe pas..." J'ai demandé à mon mari s'il voyait, oui, il voyait. Lui aussi j'ai senti qu'il avait les larmes aux yeux et une boule dans la gorge. Et qu'il se répétait quelque chose dans le genre "surtout, ne t'emballe pas".
Conclusion: elle a vu l'embryon, son coeur... et aussi deux petites taches à côté qui pourraient être les traces des deux autres embryons qui auraient commencé à s'accrocher puis n'auraient pas tenu. Elle ne savait pas trop et voulait montrer les images à son chef. On a attendu le chef un bon moment (moi en blouse d'hôpital et pieds nus, à me geler) mais il n'a pas pu venir, il était en train de pratiquer une césarienne. Donc elle a vérifié mes analyses (a bien kiffé le BHCG à 58000) m'a donné une ordonnance pour des anti-douleurs plus forts et un arrêt de travail de six jours, et m'a recommandé une nouvelle écho deux jours plus tard.
Gynéco 1bis:
Deux jours plus tard donc je suis allée faire la nouvelle écho. Le gynéco m'a fait le grand jeu: sur le ventre et endo-vaginale. Lui aussi, il a vu le "bout de chou" (je cite). Par contre il a quant à lui parfaitement écarté la grossesse extra-utérine (ouf). Mais il a aussi vu une tache à côté de la poche (pas deux, comme à la mat)... il ne s'est pas étendu sur la question des deux autres embryons. Il m'a dit en souriant que je pouvais aussi les faire l'un après l'autre, puis il a imprimé une photo du "bout de chou" qui mesure 10,1 mm. Mais il m'a quand même inquiétée parce qu'il:
- répétait sans cesse que "le meilleur médicament c'est le repos" (pourquoi un médicament? je suis malade? y'a un problème?)
- a confirmé l'arrêt de travail de six jours mais a aussi dit que si mercredi je ne me sentais pas encore prête je pouvais attendre avant de reprendre et qu'il me prolongerait l'arrêt
- a fixé une nouvelle écho une semaine plus tard (pourquoi si tôt? y'a un problème sérieux?)
- m'a demandé 4 fois s'il n'y avait pas eu de saignements... (pourquoi? l'écho montrerait une raison de saigner?)
- m'a redit qu'en cas de saignements il fallait tout de suite descendre à la mat sans même prendre le temps de l'appeler avant.